3000 magistrats seront recrutés à partir du mois d'août, d’après le Procureur Mukolo.

Nous venons de terminer un atelier au cours duquel nous avons décidé de recruter 3000 magistrats. Nous commençons au mois d'août

En cause, explique-t-il, "nous n'avons que 2730 magistrats sur l'ensemble du pays, civils comme militaires, pour une population de plus de 80 millions d'habitants. C'est insuffisant. Le dernier recrutement, nous l'avons fait en 2010".

Et d'espérer : "avec ce nouveau recrutement, pour lequel le gouvernement de la République a déjà débloqué les fonds, nous pensons que nous aurons de nouveaux magistrats avec une nouvelle mentalité, avec une volonté de rendre justice. Nous pensons que nous pouvons changer la donne".

Conditions sociales améliorées

Le procureur près la Cour constitutionnelle affirme également que "les conditions ont été sensiblement améliorées. Et nous continuons à les améliorer", lance-t-il.

"Her, quand je débutais ma carrière, je touchais 25 zaïres de salaire équivalent à 12 dollars. Cela fait 35 ans. Aujourd'hui, ça n'est pas un secret, le salaire du débutant est de 2 240 000 Fc, ce qui fait 1020 dollars".

Et même "lorsque je terminais mes fonctions de Procureur général près la Cour d'appel, il n'y a pas longtemps non plus, il y a 5 ans, le dernier salaire que j'ai touché était de 1100 000 Fc, équivalent à environ 1000 dollars. Donc, ça va mieux d'autant que de 1100 000 Francs Congolais, ils ont aujourd'hui 3 800 000 Fc (1900 dollars)", renchérit-il.

"Nous avons donc, en 3 ans, réussi à atteindre ces chiffres là. Et ce n'est pas fini. Le gouvernement de la république fait un effort pour que ceux que nous avons engagés, aient, d'ici la fin de l'année, un salaire qui leur permette de travailler dans de bonnes conditions", assure Jean-Paul Mukolo.

Somme toute, prévient-il, "ça ne sera pas le luxe. Le magistrat comme agent de l'État, comme un fonctionnaire, n'a pas la prétention d'être riche. De toute façon, on ne vient pas servir l'État pour s'enrichir. Un agent de l'État doit vivre modestement mais bien. Nous travaillons pour atteindre cela".

Révocation de 40 magistrats.

"C'est vrai que tout n'est parfait. La commission de discipline a travaillé. Il y a des sanctions que nous prenons à l'endroit des magistrats corrompus. Une quarantaine va être révoquée, c'est l'Assemblée générale qui vient de le décider. Beaucoup d'autres ne connaîtrons pas de promotion", annonce encore le Procureur.

"Donc, d'un coté, il y a la sanction négative et de l'autre, la sanction positive pour ceux qui travaillent bien. Nous pensons que ce n'est pas seulement les questions financières qui vont pousser les gens à améliorer leur travail, mais également la volonté de travailler pour une justice équitable", conclut Jean-Paul Mukolo.