L’Union européenne ne tient plus ses promesses pour l’aide au développement, selon un collectif d’ONG.
Alors que les contributions diminuent depuis 2016, l’objectif des Etats membres de l’UE de consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l’aide au développement en 2030 risque de ne pas être atteint, déplore le collectif Concord dans son rapport annuel.
L'Union européenne (UE) ne tient plus ses promesses en matière d'aide au développement, avec des contributions en baisse depuis 2016, a déploré, mercredi 28 octobre, le collectif d'organisations non gouvernementales (ONG) Concord dans son rapport annuel.
Les Etats membres de l'UE se sont engagés à consacrer 0,7 % de leur revenu national brut (RNB) à l'aide au développement en 2030. Or en 2019, souligne le rapport, ces Etats ont mobilisé 78 milliards d'euros pour l'aide au développement, soit 0,46 % de son RNB, contre 0,51 % en 2016.
Au rythme où vont les diminutions de ces contributions, et sans le soutien des grandes économies européennes, « l'objectif de 0,7 % du RNB ne pourra pas être atteint avant 2070 », s'inquiète Concord. Cette dernière regroupe 2 600 ONG européennes actives dans l'aide au développement.
Le collectif souligne que la contribution de la France a augmenté, malgré la crise économique, de 6 % entre 2018 et 2019, pour la porter à 11,1 milliards d'euros, soit 0,43 % de son RNB. L'Allemagne représente le premier contributeur avec 21,9 milliards d'euros, soit 0,60 % de son RNB, mais ce montant reste inchangé par rapport à 2018, selon Concord. La troisième économie de l'UE, l'Italie, a une contribution très faible, de 4,4 milliards d'euros, soit 0,23 % de son RNB, en baisse constante depuis 2016.
Taxe sur les transactions financières
Trois Etats membres, le Luxembourg, la Suède et le Danemark, consacrent bien 0,7 % de leur RNB à l'aide au développement, mais leurs trois contributions ne totalisent que 7,8 milliards d'euros. Un quatrième pays, le Royaume-Uni, a atteint l'objectif de 0,7 % avec une contribution de 17,7 milliards d'euros en 2019, mais il a quitté l'UE. Enfin treize Etats membres ont, quant à eux, réduit leurs contributions entre 2018 et 2019 avec une coupe de 4 % pour la Pologne et de 7 % pour l'Estonie.
Une partie importante des fonds comptabilisés comme aide au développement sont de « l'aide gonflée » et couvrent des annulations de dette de pays pauvres, des aides aux étudiants étrangers et en faveur des réfugiés en Europe. L'Allemagne a ainsi comptabilisé 4,8 milliards, dont 60 % pour les réfugiés. La France a alloué 2,5 milliards, dont 43 % pour les réfugiés.
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne autorisent les pays à comptabiliser ces dépenses dans l'aide au développement, mais plusieurs ont renoncé à cette pratique, ou pour de faibles montants, dont le Luxembourg, le Royaume-Uni, le Danemark, la Finlande, la Suède et les Pays-Bas. Le collectif d'ONG plaide pour l'instauration d'une taxe sur les transactions financières dont les recettes devraient être affectées à l'aide au développement.LM