Théâtre : La pièce Transes infernales, un plaidoyer pour le respect des droits de la femme.

Le théâtre a été au rendez-vous ce mercredi au Centre Wallonie- Bruxelles à l’occasion de la Journée internationale de la femme avec la troupe Mapendo Culture qui présentera la pièce « Transes infernales » de Nono Bakwa dans une mise en scène de Maguy Kalomba.

Le théâtre a été au rendez-vous ce mercredi au Centre Wallonie- Bruxelles à l’occasion de la Journée internationale de la femme avec la troupe Mapendo Culture qui présentera la pièce « Transes infernales » de Nono Bakwa dans une mise en scène de Maguy Kalomba.

 

Il s’agissait d’une pièce qui évoque plusieurs thèmes notamment celui des droits de la femme. Pendant une heure et dix, Maguy Kalomba qui est elle-même aussi distribuée, et quatre autres comédiennes emmènent les spectateurs dans une société où les droits de la femme ne sont pas pris en compte.

 

Chosifiée, elle ne peut pas lever son petit doigt pour s’affirmer comme homme c'est-à-dire un être humain, à côté de son semblable, l’homme de sexe opposé. Ses tâches se limitant à être au service de l’homme, à le satisfaire.

 

L’histoire de « Transes infernales » est le drame d’une jeune paysanne qui se rend en ville où elle découvre que les choses se passent autrement avec la modernité : les filles vont à l’école, des femmes qui travaillent dans les entreprises.

 

A son retour, elle tente introduire des innovations dans son village. Voilà qu’encore mineure, elle veut se consacrer aux études, son père s’oppose et va même aller loin, jusqu’à lui imposer un mari. Elle, qui n’a que treize ans, un mariage avec un sexagénaire, un notable du village.

 

Elle accepte malgré elle. Ainsi commence son calvaire. Déjà la nuit de noces, elle refuse de consommer le mariage. Ce qui pousse l’homme à la battre et à la violer.

 

Elle profitera du sommeil de son mari indésirable pour l’étrangler. Selon la sentence du village, elle doit être inhumée, vivante avec son mari. Mais elle obtient tout de même le soutien de certains villageois qui s’opposent à cette pratique.

 

N’étant pas morte, elle va s’enfuir. Elle est recueillie par des religieuses qui assurent son encadrement. Elle se rend finalement compte  qu’elle est enceinte du sexagénaire.

 

Les regards du professeur Ndundu

Au moment de l’accouchement elle tue cet enfant indésirable et est envoyée à l’asile puisque qu’on la considère comme une folle.

 

Lundi, Maguy et ses amis ont fait leur séance de répétition sous les regards critiques du professeur Joseph Ndundu Kivuila, l’une des références en matière d’enseignement d’art dramatique en Rdc qui a été impressionné par la qualité de la mise en scène et la profondeur du texte de Nono Bakwa. La presse était aussi invitée à couvrir cette séance.

 

Tournée à Kinshasa

Marlène Longange, Darla Yakongba, Carmène Dianzenza, Sheilla Nzuitisa sont les comédiennes qui  accompagnent Maguy Kalomba dans cette aventure artistique qui ne se termine pas ce mercredi dans Magritte, la salle des spectacles du Centre Wallonie- Bruxelles où le rendez-vous était pris pour 19 heures.

 

Après cette sortie, la pièce s’en ira à l’assaut de quelques sanctuaires théâtraux de la capitale comme la Halle de la Gombe, le Centre d’initiation artistique pour et par l’enfance et le jeunesse (Ciaj). De même que les écoles catholiques des sous- coordinations du Mont Amba et de la Funa bénéficieront de ce spectacle.

 

En ce qui concerne la régie lumière, elle est assurée par Emma, assisté par Amédée Mankanka alors que Pierrot Lufwankenda s’occupe du son. Les costumes sont l’œuvre de  Lucie Viminde.

 

Maguy a indiqué qu’elle a joué cette pièce en monologue dans les années 1990 dans le cadre du Festival international de l’Acteur (FIA) sous la conduite de l’auteur qui était lui-même le metteur en scène.

 

Mais étant devenue elle même metteur en scène, elle a avec sa nouvelle vision et dans le cadre de la collaboration revisité la pièce et augmenté le nombre de comédiennes.

 

S’exprimant de la place de la femme dans le théâtre, Maguy a déclaré : « C’est notre responsabilité comme femme de sensibiliser les femmes congolaises. Il y a des hommes qui pensent que les femmes qui font le théâtre  s’exposent. Nous c’est une chance, on est mariée. Mais je ne voyais pas la place de l’homme dans ma vie. Je sais faire la part de choses entre le théâtre et mon rôle de femme et de mère et mon, mari me soutient dans ce que je fais. Elle est toujours en première ligne quand j’ai un spectacle. Il sait que par le fruit de mon travail, je contribue au panier de la ménagère ».

 

Maguy Kalomba qui n’est pas seulement metteur en scène mais aussi comédienne et étudiante en 2ème licence à l’Institut national des arts (Ina) encourage les femmes mariées ou non, à se consacrer aux études pour un avenir meilleur.

 

Boni Tsala / MMC / BM