La France a toujours défendu et défendra l'intégrité de la RDC, selon Zacharapoulou.
La secrétaire d’état française, madame Chrysoula Zacharapoulou vient d’effectuer une mission de quelques jours en République Démocratique du Congo. Face à la presse, elle a tenté d’éclairer l’opinion congolaise sur la position de son pays concernant le soutien du Rwanda au groupe armé M23.
Jusqu'à quand la France soutiendra-t-elle le regime de Kigali qui sème la mort et la désolation dans l'Est de la RDC, sous couvert des M23, se demande des congolais?
"Il y a un autre rapport qui va sortir, je pense, à Noël et on l'attend. Mais je ne peux encore rien vous dire (tant) qu'il n'est pas encore publié", annonce, Chrysoula Zacharapoulou, secrétaire d'Etat Française chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, invitée sur la radio TOP CONGO.
Dans ce rapport confidentiel particulièrement accablant pour le régime de Kigali, dont des extraits ont été relayés en août dernier par des médias internationaux et nationaux, les experts onusiens affirment que les forces rwandaises de défense ont "lancé des interventions militaires contre des groupes armés Congolais et des positions des Forces armées congolaises" depuis novembre 2021 et jusqu'en juin 2022.
Les dits spécialistes soutiennent avoir "recueilli des preuves solides de la présence des militaires Rwandais et des opérations militaires menées par des membres des Forces Rwandaises de défense dans le territoire de Rutshuru".
Par ailleurs, indiquent-ils, Kigali a, en outre, "fourni des renforts de troupes au M23 pour des opérations spécifiques, en particulier lorsque celles-ci visaient à s'emparer de villes et de zones stratégiques".
Le groupe d'experts, Rapport tronqué ?
Des preuves détaillées, notamment "des photos de soldats Rwandais dans un camp du M23, des images de drones montrant des colonnes de centaines de soldats marchant près de la frontière Rwandaise et des photos ainsi que des vidéos montrant des combattants du M23 avec de nouveaux uniformes et équipements similaires à ceux de l'armée Rwandaise" figurent dans ce rapport.
Mais alors, serait-il publié tel quel dans son intégralité ? : "On va voir. On va voir", répond laconiquement la Secrétaire d'État française.
Cependant, "mon arrivée ici à Kinshasa en ce moment montre l'engagement de mon pays vis-à-vis de votre pays. La France a toujours été à vos côtés. La France a toujours défendu et défendra l'intégrité de la RDC", insiste Chrysoula Zacharapoulou dont le pays vient de faire voter, à l'unanimité au Conseil de sécurité, la levée de l'obligation de notification pour la livraison d'armements et assistance militaire qui pesait sur la RDC.
Mais pourquoi seulement maintenant ? Paris a-t-il tardé à faire comme la Grande-Bretagne et les États-Unis qui n'ont pas hésité à condamner le soutien du régime de Paul Kagame au groupe terroriste M23 ?
"Non ! La France a privilégié et privilégie toujours la diplomatie, le dialogue. Par conséquent, nous ne sommes pas arrivés en retard", note la secrétaire d'Etat.
"Je voudrais être très claire : la France condamne le soutien apporté par le Rwanda au groupe armé M23. Nous sommes (donc) proches et solidaires avec la RDC", reprend-t-elle.
Tout de même, "je peux comprendre le sentiment que nous ne sommes pas à côté du Congo, voire que nous soutenons le Rwanda, mais ce n'est pas le cas. Et je suis là précisément pour le redire : la France est du côté de la RDC dans cette crise", martèle-t-elle.
"Le président (Macron) a cherché dès le début de cette crise à faire la médiation. Il y a toujours un dialogue entre les présidents Macron et Tshisekedi, en même temps que nous soutenons la résolution de cette crise qui doit aussi se faire au niveau régional. On parle et discute avec le Rwanda parce qu'on pense que ce dialogue que nous avons avec Kigali, c'est pour trouver la paix", explique Chrysoula Zacharapoulou.
"Nous écoutons nos interlocuteurs Rwandais quand ils disent que leur sécurité est menacée mais nous leur disons aussi qu'ils ne règleront pas ce problème seuls. Rien ne peut justifier la mise en cause de l'intégrité de la RDC", tranche-t-elle.