RDC : l’ancien vice-président de l’assemblée nationale Jean-Marc Kabund incarcéré à Makala.
Ce mardi matin, Jean-Marc Kabund vient d'être acheminé à la Prison centrale de Makala, à Kinshasa, pendant ce temps au Nord-Kivu est les combats se poursuivent et les rebelles du M23 occupent toujours la cité de Bunagana. Conséquences, des milliers des civils déplacés, on ne compte plus des morts.
Après 3 audiences au Parquet général près la Cour de cassation, le président du nouveau parti « l'Alliance pour le changement » a été placé sous mandat d'arrêt provisoire, selon une source judiciaire.
Président a.i de l'UDPS avant d'en être exclu puis devenir opposant au pouvoir en place, Jean-Marc Kabund est notamment accusé d'outrage au Chef de l'État. Cette poursuite a été rendue possible grâce à la transmission d'une correspondance du bureau de l'Assemblée nationale autorisant des poursuites judiciaires à son encontre.
Invité à l'Assemblée nationale pour présenter ses moyens de défense avant une probable levée de ses immunités, il avait refusé de répondre aux convocations de Christophe Mboso.
"Je ne saurais accompagner le Bureau de l'Assemblée nationale de la 3ème législature dans une forfaiture qui s'apparente à une messe noire déjà dite consistant à me museler et à violer de manière spectaculaire mes droits en tant qu'élu du peuple", a-t-il écrit répondant à une correspondance du président de l'Assemblée nationale.
Jean-Marc Kabund avait alors estimé que "l'Assemblée nationale devrait protéger les droits et libertés des députés nationaux et refuser de statuer précipitamment sur la demande d'autorisation des poursuites et de la levée des immunités aussi longtemps que l'instruction judiciaire est en cours".
Jean-Marc Kabund est accusé d'avoir tenu "des propos injurieux et de nature à porter atteinte à l'honneur dû aux institutions publiques et à la dignité du Chef de l'Etat avec intention de l'offenser".
Dans son réquisitoire, le Procureur général près la Cour de cassation Victor Mumba a demandé à l'Assemblée nationale l'autorisation d'ouvrir une instruction à charge de ce député national.
Le lundi 25 juillet dernier, le bureau de l'Assemblée nationale l'a autorisé à ouvrir cette instruction judiciaire, "conformément aux articles 107 de la Constitution, 101 et 102 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale".
Face à la presse, Jean-Marc Kabund avait notamment affirmé que "des centaines de millions de dollars sont placés dans des paradis fiscaux et multinationales, des espèces sonnantes quittent le pays dans des jets privés".
Annonçant l'ouverture d'un dossier disciplinaire, "le bureau de l'Assemblée nationale avait désapprouvé et condamné avec fermeté ces propos indignes d'un député national et constitutifs de l'infraction d'outrage au Chef de l'Etat et qui devraient interpeller les autorités judiciaires compétentes".
La guerre entre Jean-Marc Kabund et son ancien ami ne fait que commencé. @N.E.