RDC : Nicolas Sarkozy et Jean Pierre Raffarin arrivés à Kinshasa et reçus par le président Tshisekedi

L'ancien président français Nicolas Sarkozy est arrivé à Kinshasa le mercredi 22 mars pour une visite privée de 48heures, selon la porte-parole de la présidence congolaise. Néanmoins, est prévue une rencontre avec le chef de l'État congolais Félix Tshisekedi. Et mardi 21 mars, c’était l’ex-premier ministre Jean-Pierre RAFFARIN qui a été reçu avec sa délégation par le président Tshisekedi.

Selon la lettre d'information Africa Intelligence, qui a révélé ce déplacement "censé rester confidentiel", Félix Tshisekedi aurait sollicité l'ex-président français "pour faciliter une amorce de dialogue" avec le président rwandais Paul Kagame, "dont Nicolas Sarkozy est proche". Un motif démenti par la présidence congolaise.

"La venue dans notre pays de l'ancien président français n'est aucunement à l'initiative du président de la RDC", a affirmé sur Twitter Tina Salama, porte-parole de Félix Tshisekedi, en ajoutant : "il n'existe aucun projet de médiation dans l'agression rwandaise qui serait confié à M. Sarkozy".  "Cela étant", a-t-elle ajouté, le président Tshisekedi "sera ravi de le recevoir lors de sa visite privée à Kinshasa".

Sous sa présidence (2007-2012), la France et le Rwanda s'étaient officiellement réconciliés, après les accusations de "complicité" de génocide portées par Kigali à l'encontre de Paris pour son soutien au régime hutu rwandais responsable de la mort en 1994 de 800.000 personnes, essentiellement des Tutsi. Nicolas Sarkozy avait reconnu en 2010 de "graves erreurs d'appréciation" et une "forme d'aveuglement" de la France.

Jean-Pierre RAFFARIN réparti 24h plutôt...

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi a reçu ce mardi, à la Cité de l'Union Africaine, une délégation des " Leaders pour la Paix" conduite par Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français.
Les échanges ont tourné autour de la situation sécuritaire et humanitaire difficile dans l'Est de la RDC en raison de l'agression rwandaise contre notre pays.


M. Raffarin, qui était accompagné par Kabiné Komara, ancien Premier ministre de la Guinée Conakry, a déclaré à la presse la délégation des leaders de la Paix est une fondation qui rassemble une quarantaine des personnalités d'expérience dont des anciens Premiers Ministres et Ministres qui travaillent pour la promotion de la Paix, en faisant un travail sur terrain pour identifier les meilleurs chemins de la Paix.

Il a précisé qu'au cours de cette rencontre avec le Chef de l'État, ils ont fait un tour d'horizon de la situation sécuritaire en RDC, avec cette " guerre extrêmement meurtrière", qui touche l'ensemble du monde entier sur le plan humanitaire, avec ces populations déplacées, ces femmes violées et ces enfants déracinés.
Le Chef de l'État et la délégation des leaders de la Paix ont aussi évoqué les questions des forces internes de la RDC, en vue de faire face à cette situation car, selon Jean-Pierre Raffarin, le rapport de forces est très important, surtout que bientôt il y aura des élections.

Pour l'ancien Premier Ministre français il faut qu'il y ait une mobilisation de la Communauté internationale pour faire cesser toutes ces atrocités et souffrances que subit le peuple congolais.
Pour sa part, M. Kabiné Komara, ancien Premier ministre de Guinée Conakry, a déclaré que les membres de la délégation ont été impressionnés par la volonté du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de mobiliser toutes les forces régionales et internationales en vue de ramener la Paix dans l'Est de la RDC.
Bruno Aubert, Ambassadeur de France en RDC et le Prof. Serge Tshibangu, haut représentant du Chef de l'État ont assisté à cette audience.

Actuellement, les relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo sont exécrables depuis la résurgence fin 2021 de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), qui s'est emparée depuis un an de quelques localités dans le territoire du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC.

Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce qui a été corroboré par des experts de l'ONU et dénoncé par des chancelleries occidentales, bien que Kigali s'en défende.

Plusieurs initiatives pour une désescalade ont été lancées en Afrique et l'actuel président français lui-même, Emmanuel Macron, avait joué en septembre dernier les facilitateurs pour une rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame.

« La République démocratique du Congo ne doit pas être un butin de guerre. Le pillage à ciel ouvert de la République démocratique du Congo doit cesser. Ni pillages, ni balkanisation, ni guerres ! », avait déclaré, à cette occasion, le président Macron à Kinshasa.

Lors de ce passage, le Président français a, par ailleurs, esquissé les grandes lignes de sa vision pour la nouvelle politique française en Afrique, estimant que « la France-Afrique est dépassée, et que si la France veut être aujourd'hui en compétition avec tous les autres partenaires de l'Afrique, elle doit se mettre au diapason de la politique africaine par rapport à ce que les peuples africains veulent... ».

En visite le 4 mars à Kinshasa, dernière étape d'une tournée en Afrique centrale, Emmanuel Macron n'avait pas clairement condamné le Rwanda, comme le lui demandaient les Congolais, mais lancé de fermes mises en garde, y compris à Kigali. @NB