Emmanuel Macron entame une nouvelle tournée en Afrique.

Le chef de l’Etat français a tenu un discours sur le continent ce lundi au palais de l’Elysée, avant de commencer sa tournée dans cinq pays, soit du 1er au 5 mars 2023. Alors que plusieurs pays commencent à rejeter la politique de la France vis-à-vis du continent, Emmanuel Macron risque de rencontrer une opposition de la part de la population. Particulièrement en République Démocratique du Congo où il est accusé de soutenir le Rwanda, qui attaque la RDC à travers ses milices de M23.

Ce qu'il faut retenir du discours de Macron : "L'Afrique n'est pas un pré carré". C'est ce qu'a assuré Emmanuel Macron lors d'un discours à l'Elysée ce lundi 27 février. Le chef de l'Etat, qui entamera mercredi 1er mars une nouvelle tournée sur le continent, en se rendant dans quatre pays :Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo, a estimé que la France n'était "qu'au milieu du gué". "Nous sommes comptables du passé avec une politique qui a décidé de changer..., sans que nous ayons encore pleinement les résultats" de cette politique", a souligné le président de la République.

Le discours prononcé ce lundi fait écho à celui de Ouagadougou, en 2017, dans lequel Emmanuel Macron avait marqué sa volonté de tourner la page avec la politique africaine postcoloniale de Paris, la Françafrique, empreinte de collusions politiques et de liens sulfureux, et tendu la main à une jeunesse africaine de plus en plus méfiante vis-à-vis de la France.

"Une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable"
Emmanuel Macron a refusé de voir en l'Afrique un terrain de "compétition", lors de son discours à l'Elysée, rejetant des "grilles de lecture du passé". L'Afrique n'est pas un "précarré" et il faut passer d'une "logique" d'aide à celle d'investissement, a estimé le chef de l'Etat français. Il a plaidé pour "une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable" avec les pays du continent africain.

Il a également dit faire preuve "d'une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain", "une situation sans précédent dans l'histoire" avec "une somme de défis vertigineux". "Du défi sécuritaire climatique au défi démographique avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des Etats africains", a-t-il énuméré, appelant à "consolider des Etats et des administrations, investir massivement dans l'éducation, la santé, l'emploi, la formation, la transition énergétique".

Une "diminution visible" des effectifs militaires français
Le président français a annoncé ce lundi une prochaine" diminution visible" des effectifs militaires français en Afrique et un "nouveau modèle de partenariat" impliquant une "montée en puissance" des Africains.
"La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains", a déclaré le chef de l'Etat, promettant "un effort accru de la France en matière de formation et d'équipement". "Nous clôturons un cycle marqué par la centralité de la question militaire et sécuritaire", a-t-il estimé.


Une loi encadrant de "nouvelles restitutions" d'œuvres d'art.
Le président de la République a également annoncé "une loi-cadre" pour "procéder à de nouvelles restitutions" d'œuvres d'art "au profit des pays africains qui le demandent".

Cette loi "sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture à notre Parlement" et "permettra de fixer la méthodologie et les critères pour procéder" à ces restitutions, "reposant sur un partenariat culturel et scientifique pour accueillir et conserver ces œuvres", a poursuivi le chef de l'Etat français. Emmanuel Macron a indiqué souhaiter "que cette démarche puisse s'inscrire dans une dynamique plus large et également une dynamique européenne".

Macron continuera à "avancer" avec le Maroc et l'Algérie
Emmanuel Macron a déclaré aussi ce lundi qu'il allait continuer à "avancer" pour renforcer la relation de la France avec l'Algérie comme le Maroc, au-delà des "polémiques" actuelles.
"La période n'est pas la meilleure mais ça ne m'arrêtera pas", a-t-il lancé, pointant du doigt ceux qui "essaient de monter en épingle des péripéties" et, concernant l'Algérie, "ont intérêt à ce que l'on fait n'aboutisse pas" à la réconciliation.