RDC : la Cour constitutionnelle perquisitionnée, le bureau du juge Benoit Lwamba ciblé.

L’Agence nationale de renseignements a perquisitionné les locaux de la Cour constitutionnelle à Kinshasa dans le cadre d’une enquête sur une présumée démission du président de la plus haute Cour de justice en République démocratique du Congo, rapporte ce lundi la presse congolaise.

 

L’Agence nationale de renseignements a perquisitionné les locaux de la Cour constitutionnelle à Kinshasa dans le cadre d’une enquête sur une présumée démission du président de la plus haute Cour de justice en République démocratique du Congo, rapporte ce lundi la presse congolaise.

 

Des agents de l’ANR ont fait irruption ce dimanche à la Cour Constitutionnelle, cassant la porte principale pour s’introduire dans les locaux de la Cour. Ils auraient spécifiquement ciblé le bureau du juge-président Benoit Lwamba Bintu, a précisé le site d’information Politico.cd, citant un proche du juge congolais, qui se trouve à l’étranger.

 

L’avocat du juge-président, Me Théodore Ngoy, a dénoncé cette perquisition.

 

"En ma qualité de conseil habituel de Monsieur Benoit Lwamba Bintu, président de la Cour constitutionnelle et président du Conseil supérieur de la Magistrature, je me fais le devoir d’informer l’opinion nationale et internationale que ce dimanche 12 juillet 2020, il est fait état de la présence des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), venus à bord de deux jeeps, au siège et dans les locaux, inviolables, de la Cour constitutionnelle, comme le sont les documents et les archives de ladite Cour", a-t-il indiqué dans un communiqué.

 

"Ils ont invité le président intérimaire de la Cour constitutionnelle et le directeur de cabinet du président de la Cour constitutionnelle à se présenter aux bureaux de ce dernier, sans raisons claires et valables", a ajouté l’avocat.

 

Confusion générale...

La confusion règne depuis plusieurs jours en RDC autour du juge Lwamba. Une lettre annonçant sa démission en raison de son âge (75 ans) et "de convenance personnelle" a fuité sur les réseaux sociaux. Une autre, signée par son directeur de cabinet, a apporté un démenti "aux rumeurs relatives à sa démission", tout en rappelant que son mandat prend fin au mois d’avril 2021.

 

Selon Politico.cd, c’est pour enquêter sur la situation à la Cour que l’ANR a mené sa perquisition. Les services congolais soupçonnent le directeur du cabinet du juge Lwamba d’avoir produit un faux document.

 

Pressions?

Selon une source à la présidence de la République, le juge Lwamba a saisi début juillet le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour solliciter une évacuation vers Bruxelles pour des raisons de santé. A cette occasion, il aurait réitéré sa volonté de démissionner de son poste, évoquant dans la foulée des "pressions" subies de la part d’un camp politique, selon Radio France Internationale. M.M.