RDC-Santé : Qu’est ce qui se cache derrière le vaccin contre l’épidémie d’Ebola ?
Un deuxième vaccin a été introduit jeudi à titre d’essai clinique contre l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo, où la propagation du virus serait stable. Quel est l’intérêt de ce 2e vaccin ?
Un deuxième vaccin a été introduit jeudi à titre d’essai clinique contre l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo, où la propagation du virus serait stable. Quel est l’intérêt de ce 2e vaccin ?
Des équipes de l'ONG Médecins sans frontière (MSF) ont ouvert deux centres de vaccination à Goma, la grande ville du Nord-Kivu de plus d'un million d'habitants, où il n'y a pas actuellement de cas de transmission.
C'est la première fois que des vaccins sont utilisés à titre « expérimental », sans autorisation préalable de mise sur le marché) pour prévenir la maladie qui se traduit par des poussées de fièvre, de diarrhée, des hémorragies...
En zone endémique, la première campagne de vaccination a commencé une semaine après la déclaration officielle de l'épidémie le 1er août 2018.
Depuis, 251.079 personnes ont été vaccinées par le premier vaccin RVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe américain Merck Shape and Dohme, selon le dernier pointage des autorités sanitaires congolaises mercredi soir.
Hasard des dates ou pas dans la "guerre des vaccins", comme l'appelle certains spécialistes ? Ce premier vaccin a reçu un début d'homologation préalable à sa mise officielle sur le marché à la veille de l'introduction du deuxième protocole.
L'OMS a "préqualifié" mardi le premier vaccin, "ouvrant la voie à son utilisation dans les pays à haut risque". Cette annonce de l'OMS fait suite à la décision prise lundi par la Commission européenne d'autoriser la commercialisation de ce vaccin. Le 18 octobre, l'Agence européenne du médicament (EMA) avait déjà accordé son feu vert.
Déclarée le 1er août 2018, cette 10e épidémie de fièvre hémorragique sur le sol congolais a tué 2.193 personnes, pour 1.067 guérisons. L'épidémie a été déclarée "urgence de santé publique mondiale" le 17 juillet par l'OMS, dans un appel aux bailleurs de fonds.
En juillet, l'ancien ministre de la Santé Oly Ilunga avait démissionné en dénonçant "des acteurs qui ont fait preuve d'un manque d'éthique manifeste" dans leur volonté d'introduire un deuxième vaccin.
M. Oly Ilunga est actuellement en résidence surveillée, accusée par les autorités congolaises de détournement de fonds dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola. Selon l’entourage de Oly Ilunga, on n’a voulu l’écarter pour laisser faire l’expérimentation des vaccins. La RDC aurait été choisi par ces firmes, en complicité avec l’OMS pour tester leurs vaccins.
Il serait juste de se poser la question si l’épidémie ebola est réellement d’origine animal ? Ce serait une guerre des laboratoires ? Ou tout simplement une « arme biologique » ?
En septembre, MSF avait accusé l'OMS de "rationner" le premier vaccin utilisé depuis le début de l'épidémie. Des accusations que l'OMS avaient balayées.
Responsable de la mise en oeuvre du nouveau protocole, MSF veut cibler "50.000 personnes sur une période de quatre mois", avec 23.000 doses du vaccin des laboratoires américains Johnson& Johnson déjà livrées en RDC, selon les chiffres de l'ONG.
Une réduction sensible des cas de contamination à Ebola a été observée ces dernières semaines par les autorités sanitaires. Mercredi soir, le dernier bulletin épidémiologique indique que 508 cas suspects sont en cours d’investigation : "Quatre nouveaux cas ont été confirmés. Aucun nouveau décès des cas confirmés n’a été enregistré".
"Dans sa phase actuelle, l'épidémie n'est plus urbaine, c'est devenu une épidémie rurale. Le virus Ebola s'est retranché en Ituri. Il faut donc le poursuivre, le coincer et l'éliminer", a déclaré fin octobre le professeur Jean-Jacques Muyembe, coordonnateur de la riposte anti-Ebola, qui a reçu plusieurs prix et fond pour ses recherches sur Ebola.